En août 2008, je partais pour un semestre d’Erasmus en Roumanie avec pour projet de revenir en France dès que ce semestre serait terminé. Si tu suis le blog depuis un moment, tu sais que bon, c’est pas exactement comme ça que ça s’est passé. Ca fait 8 ans cette année que j’ai décidé de partir vivre à l’étranger, purée que le temps passe vite !
Pour célébrer cet anniversaire (qui est un peu en retard d’ailleurs), je ne vais pas te faire un article pour te raconter comment la vie d’expat c’est géniale (bon, c’est cool quand même), ni pour te raconter comment même après toutes ces années, “j’adore trop Londres”. Parce que ce n’est pas le cas, et ce n’est plus le cas depuis un moment. Je te propose ici un article plus personnel que d’habitude : revenir sur les expériences passées et t’expliquer pourquoi la vie londonienne ce n’est plus mon truc.
Les péniches de Little Venice, l’un des quartiers que je préfère à Londres
Chronologie de mon expatriation…since 2008 !
- août 2008 : 1 semestre Erasmus à Cluj-Napoca en Roumanie. Coup de foudre pour le pays et pas du tout envie de repartir. Heureusement, j’ai alors la possibilité dans mon cursus de faire un stage à l’étranger. Mode recherche de stage activé.
- Mars 2009 : j’ai trouvé un stage et je peux rester à Cluj-Napoca ! Yes, c’est repartit pour plusieurs mois sur place !
- Septembre 2009 : retour en France après mon année en Roumanie – malaise, je me sens en décalage et j’ai très envie de repartir. Oui, je sais ça fait un peu prétentieux de dire ça mais c’est le cas. Heureusement, j’ai encore un stage obligatoire de 6 mois à faire à l’étranger. Mon amoureux de l’époque (un roumain rencontré en Roumanie) était parti étudier à Londres donc j’ai cherché un stage dans le coin pour me rapprocher. Plusieurs mois de recherches, des centaines de CVs envoyé et des journées passées sur les sites d’annonces de stages : mais j’ai trouvé !
- Janvier 2010 : arrivée à Londres pour mon stage. Je dors quelques jours chez une copine d’enfance qui a aussi emménagé là-bas, le temps de trouver ma coloc. Ca aura pris à peine une semaine, on trouve facilement à se loger à Londres.
- Juillet 2010: fin de mon stage qui devait normalement signifier mon retour en France. Pour être honnête avec toi ami lecteur, j’ai pas vraiment planifié mon expatriation sur le long terme : tout était organisé en fonction de mes études. Sauf que pendant mon stage, j’ai rencontré l’English Boyfriend. Du coup, rentrer en France c’était un peu plus compliqué. Mais je suis quand même rentrée quelques semaines pour présenter ma soutenance.
- Septembre 2010 : retour à Londres pour retrouver l’English Boyfriend (oui, on se connaissait à peine mais tu sais quand on est jeunes parfois on réfléchit pas trop !). Je te passe les mois qui suivent, c’était assez chaotique: retour en France quelques mois avec lui suivi d’un retour à Londres début 2011.
- Février 2011: premier job, opératrice dans un call-center. Job alimentaire par excellence, mais on rigolait bien 🙂
- Mars 2011 : premier “vrai job” (dans une grosse agence de comm’, tu sais celles qui font bien sur le CV).
- Mars 2012 : départ pour l’Australie en repérage pour peut-être s’y installer un jour. Si ça c’était pas un signe clair que la vie à Londres ne nous convenait pas ?! On l’a ignoré ce signe: “il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir” comme on dit.
- Mai 2012: retour à Londres, et retour au boulot. J’avais trouvé un job dans une agence de digital marketing à Covent Garden. Il m’aura fallu moins d’une semaine pour trouver ce poste, quand on vous dit que c’est rapide ici ! Un job où j’ai beaucoup appris et où j’avais des collègues vraiment cool. Puis, la boîte nous mettait de plus en plus de pression, les gens donnaient leur démission sans être remplacés. Je suis partie à la première occasion.
- Janvier 2013: 1er déménagement en dehors de Londres. Même si on travaille toujours à Londres, on y vit plus. Nous voilà dans le Hertfordshire, juste en dehors de Londres et très accessible en train.
- Octobre 2013 : changement de job, finit les agences, je bosse maintenant “chez l’annonceur” pour une boîte spécialisée dans le voyage. Le pied quoi ! En plus, on a des business trips réguliers au Danemark (c’est l’occasion de visiter un peu ce pays que je ne connais pas).
- Janvier 2014 : on déménage encore, toujours dans le Herts.
- Mai 2015 : choc, l’équipe dans laquelle je bosse va être relocalisée au Danemark. Long story short : soit je reste à Londres et je perds mon job, soit je vais vivre au Danemark et je le garde. J’aime vivre à l’étranger mais je veux choisir où et dans quelles conditions un départ se fait. J’ai donc refusé de partir et commencé à chercher un autre poste. Heureusement, on nous avait donné un préavis beaucoup plus long que ce qui était prévu sur notre contrat.
- Juin 2015 : nouveau job trouvé (quand je te dis que c’est rapide ici). Je commence mon nouveau job avant la fin du mois. Boîte de voyage avec esprit start-up, j’ai pas perdu au change ! Tout se passe bien au boulot mais pourtant, il y a un truc qui m’angoisse de plus en plus, sans vraiment pouvoir pointer du doigt de quoi il s’agit.
- Début 2016 : prise de conscience que je vis à l’étranger depuis 2008, soit relativement longtemps proportionnellement à mon âge. Début du questionnement de…bah de tout en fait ! Et acceptation du fait que vivre à Londres, c’est vraiment pas pour moi. J’ai la chance d’aimer mon job ce qui rend la vie sur place plus supportable, heureusement.
Dans la ville de Hertford, “capitale” du comté de Hertfordshire. C’est pas si mal que ça, non ?
Ces questions que j’ai en tête depuis un moment
J’ai 29 ans cette année donc j’ai passé quasiment toute ma vingtaine loin de ma famille et de mes amis, d’ailleurs mon cercle d’amis en France s’est drastiquement réduit. Bah oui, rester amis avec quelqu’un qu’on voit une fois par an et encore, c’est pas évident. Je commence à me questionner sur mon futur (des vraies questions d’adultes 🙂 ):
– Est-ce qu’il ne faudrait pas rentrer ?
– Est-ce que j’ai envie de rester en Angleterre pour toujours ?
– Ou est-ce qu’il n’y aurait pas d’autres endroits ailleurs qui seraient plus adaptés ?
– Et puis si je partais, il se passerait quoi avec l’English Boyfriend ?
– Au fond, est-ce que ce n’est pas égoïste d’être expat’ ?
– Et puis le Brexit, ça va changer quoi quand ils vont quitter l’UE ?
Bref, ces questions qu’on se pose quand ça fait un moment qu’on vit à l’étranger j’imagine.
Le jour où tu acceptes que Londres, c’est pas pour toi…
Mais depuis 1 an, vraiment, il y a quelque chose qui m’agace et jusqu’à récemment, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.
On me pose régulièrement des questions sur la vie à Londres. Londres, ça fait rêver tu vois. Sauf que dernièrement au lieu d’un conseil, je renvoyais des questions: “mais pourquoi tu veux venir à Londres ?”, “tu peux améliorer ton anglais n’importe où en dehors de Londres, pourquoi tu veux venir ici en particulier ?” Bon, au final les gens font bien ce qu’ils veulent donc je finis toujours par donner les informations 🙂
Ce changement dans mes réponses et dans mon comportement, c’est un ras-le-bol général de vivre dans une ville trop grande, trop chère, trop peuplée…trop tout en fait.
J’aime toujours vivre à l’étranger, j’aime l’Angleterre et les anglais, même leur bouffe (je mets du vinaigre sur mes frites maintenant, c’est pour dire !). J’adore la campagne anglaise et particulièrement le sud-ouest et les belles côtes qu’on trouve à l’est. D’ailleurs, tu l’auras sûrement remarqué, cette année, j’ai à peine parlé de Londres alors que je me suis lâchée sur l’Angleterre que je t’encourage vraiment à visiter ! 🙂
Mais Londres et moi, c’est finit et je crois que ça fait un moment que c’est le cas. Enfin, tu sais comment c’est entre prendre conscience du problème, l’accepter et trouver une solution, hein, ça prend du temps !
La suite, on verra bien ce que ça donne, pour le moment je travaille à Londres et je vis en banlieue, c’est la meilleure alternative en attendant de trouver une solution.
Et toi ami lecteur, la vie à l’étranger c’est quelque chose qui fait partie de tes plans ?
Last Updated on November 5, 2016 by Lucie
On est beaucoup à se poser des questions depuis le Brexit. Je ne suis toujours pas persuadée qu’il aura lieu d’ailleurs, mais ça a casse quelque chose.
Je pense qu’il aura lieu mais pas tout de suite, j’ai mes “plus de 5 ans” de résidence donc normalement c’est bon 🙂
Je suis passée par Colchester ce week-end, vous avez de super beaux train comparé à ceux que Great Northern nous a refilé !
C’est sûr qu’avec le Brexit, tu as du te fâcher avec le Royaume-Uni. Cela n’a pas du aider à établir un sentiment de confiance pour vraiment finir de s’établir sur place.
Tu as l’impression de perdre tes amis en France ? Et que se passe-t-il des gens que tu as rencontré sur place ? Ceux qui partagent ton quotidien en Angleterre ? Si tu rentres en France, tu auras le même problème avec eux.
Je pense plus qu’il faut voir d’une autre manière, que les amis qui restent en contact sont tes amis. On perd tous des contacts en avançant dans le temps, c’est presque normal. Et au final, on maintient le contact avec les vrais amis et les vrais amis vont garder le contact aussi.
Je dirai plus que c’est une phase et qu’il faut continuer à apprécier le bon côté des choses.
Ca fait 8 ans que je ne vois plus régulièrement mes amis de l’époque, pour être honnête en France maintenant j’ai des connaissances mais des “amis” pas tant que ça (c’est aussi lié au fait que certains se sont aussi expatriés assez loin). Heureusement, j’ai rencontré des gens très sympa en Angleterre et avec qui je n’ai pas du tout envie de perdre contact.
Je comprends ton point de vue. J’adore Londres, mais je détesterais y vivre ! Pourquoi ne cherches-tu pas à changer de coin, tout simplement ? Si tu aimes le sud-ouest, qu’attends-tu pour tester la vie là-bas ? 😀 Concernant le Brexit, j’ai l’impression que ça ne va pas changer grand chose au final, du moins pour les expats européens.
Et je suis d’accord avec toi, les gens qui pensent que s’expatrier en Angleterre c’est aller à Londres, c’est un peu relou. Je veux dire, c’est quand même grand l’Angleterre, avec des coins bien sympas un peu partout.. xx
C’est prévu 😉 (suspence, suspence !!)
Mais complètement, il y a tellement d’endroits sympas et jolis, c’est dommage de se limiter à Londres. J’ai tenté de mettre en avant Bristol, Brighton…mais rien à faire: c’est Londres qui l’emporte.
Bonjour,
Article intéressant. En quoi être expat serait égoïste ? Je pense aussi partir de France, mais pour le moment je ne sais pas exactement où ! (J’aime trop bouger à droite et à gauche pour me fixer durablement). Alors certes, je ne laisserai personne derrière moi, ça fait peut-être une différence, mais je ne vois point d’égoïsme.
Londres me faisait rêver et je voulais y vivre (pour faire prof de français, l’idée de base), ça ne sait pas fait (il y a eu le Half-English-Half-French Boyfriend qui vivait à Paris), je sais pas si au final ça m’aurait convenu… plus pour le côté “c’est cher d’y vivre et le climat est encore pire qu’à Paris” qu’autre chose. Après ce qui est bien quand tu aimes voyager c’est que de Londres tu vas partout !!!
Les grandes villes, c’est stressant, oui. J’ai fait le mouvement Nice-Paris (au lieu de Nice-Londres comme je voulais), moi aussi je sature. Après je me vois pas dans une petite ville non plus.
Bref, je lirai la suite de tes aventures avec attention !
Egoïste par rapport à la famille qui te demande sans cesse quand tu reviens, pourquoi tu n’étais pas là au mariage/baptême/anniversaire de machin…Je culpabilise un peu quand même parce qu’au final je râle pas mal de choses en France et qu’on me le rappelle régulièrement. Après, on a aussi notre vie à vivre 🙂
Pour la taille de la ville disons qu’il y a petit et petit. Je ne me vois pas aller dans une ville de 20 000 habitants mais à partir de 150 000/200 000 ça le fait. Pour te donner une idée, mes dernières années en France je les ai passées entre Angers et Nantes et c’est le genre de ville que j’aime bien. Pas trop grandes de sorte qu’on peut facilement se déplacer à pied ou à vélo mais suffisamment grandes pour qu’il s’y passe des choses intéressantes.
La suite des aventures arrivera bientôt, stay tuned 😉
Je compatis !
Par contre je ne pense pas que ce soit particulièrement Londres le problème, car j’ai vraiment vécu le même problème quand je vivais à Paris. C’est une trop grosse ville. Pour Londres c’est la même chose en fait. Enfin pour ce que j’en ai vu.
Moi l’expat’ m’a fait un bien fou (mais ça n’a duré qu’un an, même si là je me prépare à une nouvelle expat’, j’te raconterai ça + tard quand ça sera un peu plus clair ;)). Ca m’a ouvert les yeux, ça donne envie de voir encore ailleurs. Car c’est ça qui est fabuleux, l’immersion dans la culture d’un autre pays, découvrir leurs habitudes, leur langue (et la composition de la langue, la manière de créer les phrases etc…).
Et concernant le prob des amis, pareil… j’ai aussi beaucoup bougé pendant mes études (mais en France pour le coup) et ce n’est pas évident de garder le lien… ou simplement les mêmes centres d’intérêt.
Enfin tout ça pour dire (désolée pour ce commentaire brouillon lol), que j’ai l’impression que c’est + un questionnement sur ta vie que sur le simple fait de vivre à Londres. On a le même âge et depuis 2 ans environ je sais que j’ai envie d’autre chose que des cages à lapin, les grandes villes bondées, j’aime la “campagne”, j’aime jardiner, j’aime avoir de l’espace, du temps pour moi…
Mais pour sûr tu as besoin de changement, prends le temps, tu trouveras ! 🙂
Et oui l’Angleterre c’est tellement + que Londres…
Bon courage pour ta période de réflexion surtout ! 🙂
Oh ! Oh ! Tu vas aller où ? Je suis curieuse maintenant !!!! 🙂
Pour être honnête, le changement a déjà eu lieu même si je ne l’ai pas encore annoncé officiellement. Je reste en Angleterre mais je pars vers une autre destination 😉
Merci Lucie pour cet article qui est vraiment très intéressant ! J’ai 25 ans et cela fera bientôt 4 ans que je vis à l’étranger et parfois je me demande si je n’aurai pas les mêmes pensées que toi dans quelques années…
C’est un peu triste, j’espère que tu trouvera rapidement une solution : le retour en France ou la découverte d’un nouveau pays… Bon courage ! 🙂
Salut Marie,
tiens on a un parcours similaire 🙂
Je crois que je fais ma mid-life crisis un peu tôt en fait. Je crois que Londres c’est bien pendant quelques années mais qu’au bout d’un certain temps, on a envie d’autre chose et que (dans mon cas) on ne trouve pas forcément cet “autre chose” à Londres.
Retour en France : non, pas encore. Pour le moment, je vise un autre coin en Angleterre et on verra comment ça se passe 🙂