Vivre à Miami, ça vous a déjà traversé l’esprit? Si oui, c’est interview est pour vous! Aujourd’hui, nous allons faire plus ample connaissance avec Bertille du blog B & M à Miami. La particularité de Bertille, c’est que c’est une serial expat’. Comme vous pourrez le voir, elle vit à l’étranger depuis un certain temps déjà: son expatriation à Miami est loin d’être la première! On laisse Bertille s’exprimer!
1- Présente-toi
Hello, moi c’est Bertille, 32 ans. Je vis à Miami, en Floride, depuis bientôt 2 ans. Après une année de mise en place et de découverte de mon nouvel environnement (et aussi avec l’autorisation de travail en poche !), j’ai trouvé un travail sur place. Je fais du recrutement international pour un cabinet de chasseurs de tête (c’est-à-dire du recrutement par approche directe des candidats et non via annonces). Notre particularité c’est que nous recrutons des cadres dans le secteur des sciences du vivant (industries pharmaceutiques, Biotechnologies, etc …). Je parle donc régulièrement anglais, souvent français, et parfois espagnol. J’adore ce mix de langues et de cultures, qui me correspond bien 🙂
2- Depuis combien de temps es-tu expat?
Expat en Amérique du nord depuis presque 5 ans : J’ai suivi mon futur mari à l’époque, qui est dans la recherche, et qui avait besoin d’une expérience internationale de post-doctorat. Nous sommes donc allés au Québec dans un premier temps (3 ans), et à la fin de son contrat, il a postulé à une offre en Floride, et il a été recruté par la suite.
Avant ces expats, j’avais, de mon côté, vécu en Espagne à 3 reprises (1 an en tant que fille au-pair à Madrid, 1 an en échange Erasmus à Zaragoza, et 6 mois en stage de nouveau à Madrid) et en Angleterre (6 mois en tant que fille au-pair à Londres).
Avec au milieu de tout cela des retours en France plus ou moins longs, on peut dire que je suis expat dans l’âme depuis bientôt 13 ans … ça fiche un petit coup de vieux en y pensant 😉
3- Qu’est-ce qui a motivé ta première expatriation?
Je venais d’avoir 20 ans et j’avais cette impression de ne rien connaitre, et de vouloir découvrir d’autres cultures. J’étais aussi en pleine remise en question, ne sachant pas bien vers quelles études me diriger. Mon départ a été un coup de tête en fait, car j’étais une personne plutôt réservée qui n’osait pas trop s’aventurer hors des sentiers battus. J’en ai surpris plus d’un en partant du jour au lendemain à l’aventure 😉
4- As-tu rencontré facilement des gens sur place? Des conseils?
C’est toujours un peu difficile de rencontrer les locaux. On se rapproche quasi instinctivement de ce qu’on connait : Les autres expats. Donc, comme pour mes autres expériences, au bout de quelques mois à Miami, j’ai rencontré d’autres expats (les blogs de voyage aidant bien à l’heure actuelle pour les mises en contact !). Je reste dans un environnement francophone par ma société, mais mon mari a plusieurs collègues Américains avec qui on s’entend bien.
5- A quoi ressemble la vie là où tu vis en ce moment?
On vit sur une île, ce qui sonne toujours un peu bizarre quand on le dit 😉 Nous habitons sur South Beach, qui est la partie touristique de l’île de Miami Beach.
Nous sommes à 15 min à pieds de la plage, à 5 min de Lincoln Road, la rue commerçante la plus prisée, et à 5 min aussi de nombreux restos et bars. Ambiance vacances à l’année bien qu’on travaille tous les 2 ! Ma tenue la plus commune : short et tongs (j’avoue que parfois les bottes et les manteaux me manquent 😉 ). On a une vie relativement agréable, mais comme partout il y a des avantages et des inconvénients. Pour nous, les inconvénients qui font qu’on ne vivra pas en Floride sur le long terme sont les suivants : L’humidité, les moustiques, l’absence des 4 saisons et de montagnes (la Floride, c’est plat!), un recours permanent à la voiture pour tout déplacement, une absence de conscience écologique (le recyclage ne se fait quasiment pas), et un manque de culture flagrant (bien que la ville tente d’y remanier ces dernières années…). Un autre inconvénient de taille: le cout de la vie !(logements, nourriture, assurances, etc…) Tout est très cher ici.
Et puis, quand même, les raisons pour lesquelles c’est sympa de vivre à Miami Beach : La plage à proximité quand on le souhaite, les gens qui sont cools, souvent souriants et détendus, les balades à vélo à l’année, les soirées cocktails ou barbec avec les copains (à l’année aussi !), les brunchs en extérieur, les tenues légères, les sorties nature pour aller voir des alligators ou toute autre espèce locale 😉
6- Est-ce que tu as rencontré des difficultés au début de ta vie d’expat (selon les pays)
Oh oui, quasiment à chaque fois, mais c’est un peu normal aussi 😉
Lors de ma première expat en 2001, j’ai débarqué en Espagne avec un niveau scolaire (c’est à dire que j’étais incapable de m’exprimer 😉 ). Je me rappelle notamment d’une scène pour le moins cocasse, et qui aujourd’hui me fait sourire : Je voulais changer de famille car on me demandait de faire uniquement des ménages (alors que j’étais fille au-pair). Résultat, comme je m’exprimais très mal, j’ai fait semblant de passer l’aspirateur dans le bureau du responsable de l’agence de filles au-pair où je me trouvais pour qu’ils comprennent mon problème (et ça a marché !).
En 2004, j’avais fait confiance à une connaissance qui partait avec moi à Zaragoza (nord de l’Espagne), pour un échange Erasmus d’1 an, et qui avait trouvé un logement étudiant à partager avec 2 inconnues. À l’époque, je n’utilisais pas encore l’outil Internet, et je ne m’étais pas posé beaucoup de questions …. Grossière erreur ! Ce fut une très mauvaise cohabitation, et je me suis vite débrouillée pour déménager rapidement.
En 2009, arrivée au Québec où on a fait l’erreur de se croire en pays connu à cause de la langue. Un temps d’adaptation a été nécessaire, en plus de s’habituer au froid (des températures allant jusqu’à -30 degrés, ce n’est pas évident à supporter 😉 ).
Traverser l’Atlantique nous a finalement fait rapidement prendre conscience qu’on ne pouvait compter que sur nous, et que la famille était très loin. Encore aujourd’hui, ça reste une difficulté dans notre vie quotidienne car nos proches nous manquent.
7- Si tu avais quelques conseils à partager pour les futurs expats, ce serait quoi?
Pour commencer, je crois qu’il faut bien se préparer avant d’envisager une installation à l’étranger. Ce n’est pas une vie pour tout le monde, c’est vrai, et selon l’âge, on a différentes attentes. Cest pourquoi je conseillerais, si cela est bien évidemment possible, de se rendre une première fois sur place pour se faire une idée des lieux. Et bien évidemment, d’utiliser un maximum Internet pour se renseigner sur toutes les démarches administratives, telles que les visas, les assurances, le coût de la vie, etc … mais aussi la mentalité du pays d’accueil, les coûtumes.
Quoiqu’il en soit, si vous avez l’opportunité de vous expatrier, je crois qu’il faut la saisir car c’est une chance unique. Je n’ai aucun regret malgré toutes les difficultés rencontrées. On vit une expérience très enrichissante, on découvre de nouveaux endroits régulièrement, on fait pleins de rencontres, et tout cela nous a ouvert l’esprit, et nous a certainement rendu plus tolérant.
8- Quelques bonnes adresses/bons plans là où tu vis?
Côté visites :
– Le quartier Art déco de South Beach.
– Wynwood, à Midtown, pour ses graffitis et ses galeries d’art.
– Key Biscayne, à 20 min en voiture de Miami. C’est une presqu’île très agréable et tranquille, avec une belle plage et des tas de coins pour faire des barbecues entre amis 😉
– Les Everglades, pour profiter de la nature à moins de 2h de Miami. Notamment en allant à Shark Valley, une partie du parc où peut faire du vélo au milieu des alligators et de multiples oiseaux.
– La côte Ouest de la Floride, pour son côté paisible. Je recommande notamment un passage à Sanibel et Captiva Islands, 2 presqu’îles très natures où on trouve des milliers de coquillages. J’aime aussi la petite ville de Fort Myers où il fait bon flaner, ainsi que la ville de St Petersburg pour ses restos et le musée Salvador Dali.
– Les Keys dans le sud, pour une évasion complète au bout de la Floride !
– Une activité que je déconseille particulièrement, et je profite de cette interview pour la signaler : Les visites de Seaquarium en tous genres (notamment Seaworld, Miami Seaquarium et Theater of the sea, pour ne citer qu’eux) où les dauphins et orques vivent en captivité. J’ai écrit récemment un article sur ce sujet qui devrait finir de convaincre les plus réticents : http://www.maathiildee.com/2014/05/29/orques-et-dauphins-en-captivite-ou-lenvers-du-decor/
Côté restos, voici quelques recommandations (si vous logez sur South Beach, ces restos sont tous accessibles à pieds, mon mode de transport favori 😉 ):
– Yardbird : À deux pas de Lincoln road, on y va pour l’ambiance américaine, les produits frais & les plats bien préparés. Par contre réservation obligatoire 2 semaines à l’avance … eh oui, c’est un lieu très prisé 😉
– Icebox Cafe : Un peu à l’écart des lieux touristiques, dans un quartier émergent. Les oeufs bénédictes et les smoothies y sont tops !
– Burger and Beer Joint : Un pub ,également un peu à l’écart, avec d’excellents burgers pour tous les goûts (on peut customiser son propre burger). Ils ont des bières pression et des desserts faits maisons qui détonnent, notamment des milk shakes alcoolisés (miam !). J’adore aussi l’idée de laisser aux clients la possibilité d’exprimer leurs talents de dessinateurs, avec des crayons de couleurs posés sur la table pour gribouiller sur les nappes en papier en attendant son repas 😉
– 11th Dinner : Un diner américain typique. C’est d’ailleurs le seul diner sur l’île et l’ambiance y est relax. Les plats y sont simples, sans prétention, mais leur carte de milk shakes vaut le détour.
– Delano, Mondrian , Shore Club ou bien encore The Standard Spa : Pour prendre un cocktail entre amis au bord de la piscine d’un hôtel, avec, selon l’endroit, une belle vue sur les gratte ciels de Miami 😉
Autres :
– On peut découvrir facilement South Beach à vélo, alors n’hésitez pas à en louer un plutôt qu’à prendre une voiture (les parkings sont hors de prix !)
– Si vous avez l’occasion, allez voir un match NBA de notre fameuse de l’équipe des Heat de Miami. Il y a une ambiance folle lors des matchs, avec notamment la présence des pom-pom girls et des prix à gagner. C’est assez impressionnant quand on y va pour la première fois 😉
9- Est-ce que tu penses revenir en France?
Je pense que ça dépendra en grande partie des opportunités professionnelles qui se présenteront à nous, mais c’est vrai qu’on aimerait bien revenir vivre un jour en Europe (peut-être plus qu’en France d’ailleurs …)
10- Quelque chose à rajouter?
Venez visiter notre blog de voyages et vous en apprendrez bien plus sur notre vie d’expats 😉
Le blog est rarement à jour, même si on travaille beaucoup dessus, mais on sera ravis d’avoir de nouveaux visiteurs : http://bmquebec.basille.net
Et bien sûr, si vous avez des questions sur la Floride (ou le Québec), n’hésitez pas à nous contacter via le blog.
Merci à Lucie de m’avoir proposer cette interview 🙂
Si l’envie d’aller vivre à Miami vous prend et que vous avez quelques questions sur cette destination, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour Bertille en bas de l’article. Elle repassera pour y répondre ou je lui ferais suivre. Tiens, cette interview me fait penser à une petite question pour vous: est-ce que vous vous verriez vivre pendant aussi longtemps à l’étranger? Et aussi loin de la France?
Last Updated on September 2, 2018 by Lucie
Toujours aussi sympa Bertille ! J’aime bien avoir de ses nouvelles à travers interviews et blog. Je vais de ce pas faire un tour sur son blog :).
Je suis aussi super contente d’en savoir plus sur Bertille 🙂 elle a du avoir vraiment beaucoup d’experiences interessantes a travers ses differentes expatriations!
Merci Sylvie ! Les choses ont pas mal bougées depuis mon interview chez toi 😉
A bientôt sur nos blogs respectifs.
J’aime beaucoup tes interviews expat’ ça me donne toujours envie de partir!
C’est ca l’idee 🙂 tu as déjà vecu a l’etranger ?
C’est beaucoup l’erreur au Québec ou dans les autres pays francophones, comme on parle la langue, on pense arriver en terre connue. Que nenni ! Mais c’est aussi, et surtout, ça le plaisir de s’expatrier !
Tout a fait d’accord avec toi, meme en pays francophone, le systeme est different. Donc certes le fait de connaitre bien la langue doit aider un peu mais, c’est tout un systeme qu’il faut reapprendre et ca, ca prend du temps et une faculte d’adapation. Meme au Quebec!