Ami lecteur, nous avons aujourd’hui une invitée: Leslie (enfin Vanessa) du blog Voyage Pérou qui nous parle de son stage réalisé là-bas! Bonne lecture!
Mon histoire en bref
Je m’appelle Vanessa Huet, Montréalaise de 25 ans, co-bloggeuse de Voyage Perou et chroniqueuse pour le journal La Métropole. Plusieurs me surnomment Leslie, c’est donc le nom que j’ai adopté avec plaisir dans le cadre du blog.
J’ai fait des études en gestion touristique à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et dans le cadre de mon programme, nous avions deux stages en entreprise à effectuer. Je rêvais bien de pouvoir faire un stage à l’étranger, autant pour l’expérience professionnelle que personnelle. Et bien sûr, comme on le sait tous, c’est excellent pour le curriculum. Des chaînes hôtelières étaient venues recruter en masse, mais je savais que mis à part des vacances (ou presque) semi-payées, l’expérience ne serait pas très pertinente. Et puis, je n’aime pas le concept du tout-inclus. J’ai donc demandé à mes professeurs s’ils avaient des contacts hors Québec, et idéalement hors Amérique du Nord, qui cherchaient des stagiaires. J’ai eu de la chance, le Pérou a été la première opportunité qui s’est présentée.
En quoi consistait mon stage ?
J’ai été stagiaire pour une agence et grossiste en voyage, basée à Lima, qui créait des circuits au Pérou pour les vendre, via des agences de voyage au Québec. J’ai, entre autre évalué des hôtels pour l’entreprise, afin de savoir si on pouvait les proposer à nos clients, produit de nombreux documents et fait des traductions. Aussi, en parallèle, j’ai travaillé pour une compagnie d’excursions en buggy dans le désert péruvien, plus précisément à Paracas. Ça a été vraiment un été riche en expériences!
Quelles sont les formalités pour un stage au Pérou ?
Pour un stage, ce n’est vraiment pas très compliqué.
Côté passeport : comme c’est souvent le cas, il doit être valide 6 mois après la date de retour. À votre arrivée, vous recevrez une carte d’immigration, la « Tarjeta Andina de Migracion ». Conservez-la, car elle vous sera demandée à votre départ. Si vous la perdez, vous devrez vous en procurer une autre.
Côté visa : je me suis informée auprès du consulat du Pérou à Montréal. Comme pour un simple voyage, le visa n’est pas exigé pour un stage. Par contre, il l’est pour un travail et pour les études. Je parle ici pour les citoyens canadiens, je vous invite donc à vous informer de votre côté si vous n’êtes pas Canadien/ne.
Côté assurance : la question ne devrait pas se poser, prenez toujours une assurance. On ne sait jamais ce qui peut arriver, surtout dans un pays en voie de développement.
Il y a-t-il des opportunités de travail ou de stage au Pérou ?
Comme partout, être engagé par une compagnie internationale est le plus avantageux avec la voiture et la maison payées, ainsi qu’un bon salaire, mais il n’y a pas tant d’entreprises canadiennes ou européennes implantées au Pérou. On parle ici d’un pays en voie de développement. Donc, être engagé localement signifie avoir un salaire assez bas. Certes, le coût de la vie est moins élevé qu’en Europe ou en Amérique du Nord, mais ce n’est pas si donné non plus (surtout Lima : les quartiers sécuritaires sont logiquement plus chers) et plusieurs personnes sont obligées d’avoir plus qu’un travail.
J’ai connu plusieurs expats qui travaillaient comme professeurs de français à l’Alianza Francesa (Alliance Française) qu’on trouve à Lima, Arequipa, Cusco, Chiclayo, Huancayo, Iquitos, Piura et Trujillo. Les collèges privés engagent aussi des professeurs de français. Sinon, il y a beaucoup d’ONG donc si vous voulez avoir une expérience dans l’humanitaire, les opportunités ne manquent pas. Mais bien sûr, la grande majorité de ces opportunités sont bénévoles…
L’avantage d’un stage à l’étranger c’est qu’en général vous êtes logés, ce qui compense pour l’absence ou presque de salaire. Dans tous les cas, il vaut mieux trouver un stage ou un travail d’avance, car sur une fois sur place, vous risquez de chercher longtemps.
Comment se comporter avec les Péruviens?
C’est bien sûr un sujet très complexe et difficile à résumer. Les relations personnelles et professionnelles sont différentes de celles aux Canada. Déjà, au Pérou, la politesse passe par le vouvoiement. Il faut donc très important vouvoyer la personne à qui l’on parle, à moins que ce soit un ami, ou que la personne vous tutoie. Aussi, n’oubliez jamais « buenos dias » et « hasta luego ».
Les Péruviens aiment bien parler de tous les sujets (sauf peut peut-être de l’homosexualité alors que la religion est encore très forte). Ils sont fiers de leur pays et sont très contents d’en parler avec les étrangers. Il est important d’éviter de se fâcher ou de critiquer. Les Péruviens ne sont pas directs, évitez donc de les brusquer. Il vaut donc mieux régler les problèmes avec calme et douceur, sinon vous n’obtiendrez rien. Et si vous devez régler un conflit avec quelqu’un, faites-le toujours en privé.
Au Canada, du moins au Québec, les relations entre les hommes et les femmes sont très ouvertes. Une femme peut parler à un homme sans arrière pensée et vice versa. C’est un peu plus compliqué au Pérou. Sans vouloir faire une analyse sociologique, un jeune homme sera en général plus réservé face à une femme et même gêné qu’elle lui parle ouvertement, surtout à l’extérieur des grandes villes. Question d’habitude simplement. Par contre, ils sont respectueux et demandent toujours à une femme pour danser au lieu de simplement venir se coller à elle, contrairement à ce que l’on voit au Québec.
Quelles sont les différences au niveau du travail ?
Au Canada, on peut généralement tutoyer son patron sans problème. Ce n’est pas le cas au Pérou alors que la hiérarchie est encore très présente. Un señor est de mise et on évite la proximité, surtout étant une femme, ça pourrait être mal interprété.
On exige plus aux employés qu’ici. Il faut accepter le temps supplémentaire sans broncher, et partir après le patron, sinon c’est mal vu, aussi les heures de travail sont généralement un peu plus larges qu’au Canada avec une moyenne de 50h/semaine.
Côté efficacité : au Canada quand on dit demain, c’est demain. Au Pérou, par précaution, mieux vaut reconfirmer deux fois au cas où ils auraient oublié. Et quand on dit dans 10 minutes, c’est probablement dans 30 ou 40 minutes.
Au niveau de la communication écrite, la rédaction est très formelle, ce qui n’est pas le cas au Canada où l’on préfère être concis et où le surplus de « bla bla » est peut être même mal vu.
Il faut toujours être habillé de façon professionnelle, en évitant les jupes trop courtes, mesdames, et les sandales, messieurs, même s’il fait très chaud.
Est-ce que je tenterai à nouveau l’expérience aujourd’hui ?
Oui, sans hésiter. Le Pérou a été une révélation, tant au niveau des paysages que j’ai découverts, qu’au niveau de la gastronomie et des gens. J’ai trouvé que les Péruviens avec une belle innocence (et je ne le dis pas de façon péjorative) et une gentillesse qui est parfois oubliée ici.
Certes les relations et les réalités sont différentes, mais c’est justement là tout la richesse et la pertinence du voyage. Si vous en avez l’occasion, je vous conseille de tenter le coup. Comme moi, vous vous surprendrez à verser quelques larmes en partant et peut être à créer un blog sur le Pérou 😉
Et toi ami lecteur, le Pérou tente? As-tu déjà une première expérience de ce pays?
Last Updated on December 28, 2020 by Lucie
Une interview fort interessante !
N’est-ce pas! C’est vrai qu’être expat’ au Pérou c’est tout de suite plus intéressant qu’être expat’ à Londres 🙂
Beau témoignage sur cette expérience péruvienne. J’ai connu le pérou en tant que touriste et en garde un souvenir émerveillé. Nous avons eu la possibilité de parler avec des autochtones et leur gentillesse est touchante.. BIses
La chance! C’est un pays que j’aimerai beaucoup découvrir un jour aussi!
Bonsoir Lucie,
Encore une interview riche d’enseignements !
Les différences culturelles sont à la fois drôles et intéressantes. Cela montre à quel point un voyage ou une expatriation demande une ouverture d’esprit et une capacité d’adaptation. Cela prouve aussi combien il est important de partir en laissant chez nous nos habitudes socio-culturelles.
Dans des pays comme le Pérou, elles sont encore plus intéressantes que quand on retrouve dans un pays européen où il y a moins de différences culturelles. Ce n’est pas toujours évident de laisser ses habitudes à la maison. Je me souviens d’une fille à la fac qui disait que les “étrangers ils ont qu’à faire comme nous après tout” (même dans le cas où l’on est chez eux!), et tu sais dans quelle matière c’était? Communication interculturelle 😉 Je me suis dis que ça pourrait être intéressant de l’étudier à l’étranger cette fille 🙂
Super expérience hors ud commun Leslie!
Après il semblerait que les péruviens soient autant attachés au vouvoiement que les Français, cela ne nous changera pas beaucoup 😉
Ca faisait un moment qu’elles m’intriguaient Leslie et son expérience au Pérou. Elle a vraiment un parcours intéressant!
Pour ce qui est du vouvoiement, tu ne te dis pas parfois qu’après plusieurs années en pays anglophone tu auras du mal à repasser au vous/tu?
Oh non, je ne pense pas que j’aurais trop de mal… au Québec, je détestais quand on me tutoyais inhabituellement donc… 😉
haha c’est tellement culturel le vouvoiement/le tutoiement.
J’ai été dans une école française jusqu’en 4e alors ça a pris du temps avant de me sortir le vouvoiement de la tête. Encore aujourd’hui, ça revient des fois, mais je me force à tutoyer, parce que je sais que beaucoup peuvent l’interpréter comme du snobisme, une sorte de distance qui s’établit. Il faut y aller avec la majorité!
Honnêtement c’est difficile de savoir quand passer de l’un à l’autre, si la personne est jeune ou vieille c’est facile mais par exemple si la personne a genre 5 ans de plus c’est plus délicat. Maintenant je tutoie beaucoup aussi, c’est plus simple. C’est quelque chose que j’aime bien avec l’anglais: on ne se pose pas la question!